Petit abécédaire de la vie monastique dominicaine

Voici avec un brin d'humour quelques mots pour connaître la vie religieuse des moniales dominicaines!

A

Dieu est amour et la vie monastique est pour nous le moyen de répondre à cet amour qui nous précède et qui nous conduit tous les jours de notre vie. Aimons donc Dieu car il nous a aimés le premier !

B

En entrant au monastère, nous avons fait le choix d'une vie plus simple et silencieuse en vue de mieux pouvoir entendre Dieu. Aussi, notre moyen de communication principal, n'est ni Internet, ni le téléphone, mais le tableau d'affichage, appelé "babillard". On y trouve les intentions de prière que vous nous confiez et divers renseignements pour notre vie commune.

C

Sans doute connaissez-vous les expressions : "Avoir voix au chapitre", "se faire chapitrer".  Elle proviennent de cette pièce du monastère appelé chapitre où dans certaines traditions le (la) Supérieur(e) de la communauté lisait chaque jour un chapitre de la Règle monastique. Cela permettait aux moniales de s'imprégner plus profondément encore des valeurs de la vie monastique.

Ce temps débouche naturellement sur un temps de demande de pardon où chaque moniale peut demander pardon pour ce qui dans son comportement a pu blesser une sœur ou freiner le bon fonctionnement de la communauté. 

Le chapitre monastique est aussi le lieu où nous discutons des affaires du monastère et prenons ensemble nos décisions. Chaque moniale engagée dans la communauté est partie prenante et a "voix au chapitre". 

Du latin claustrum ou enceinte. Le cloître est la galerie du monastère qui encadre une cour carrée dans les monastères d'architecture traditionnelle comme le nôtre. 

Par extension, ce mot désigne toute la partie du monastère où vit la communauté et qui est habituellement fermée au public. D'où l'expression "être cloitrée" c'est-à-dire "être enfermée dans un cloître" ou monastère.

Pour nous moniales, notre cloître est surtout un lieu de prière et de silence où nous aimons prier en marchant.

Voilà un bien grand mot... et notre prière est souvent si pauvre! C'est pourtant le titre que l'Église nous donne car nous essayons de passer du temps à regarder Dieu et à nous laisser regarder et aimer par lui. Nous sommes donc des moniales contemplatives dominicaines!

D

Dominique était un prêtre espagnol qui s’est laissé toucher par la misère des gens qui ne connaissaient pas Dieu.

Avec quelques compagnons, il a fondé un Ordre de religieux pour annoncer la Bonne Nouvelle à tous ceux qui ne la connaissaient pas.

Les premières moniales dominicaines furent des femmes converties par lui qui voulaient consacrer leur vie à la prière pour le salut du monde et de ce milieu de la mal-croyance dont elles venaient.

connaître saint Dominique

E

Mieux connaître Dieu pour mieux l'aimer.

Voilà la raison pour laquelle dans la vie monastique dominicaine nous tant aimons étudier la Parole de Dieu, la théologie et tout ce qui nous rapproche de Dieu.

Découvrir un texte de notre soeur Jean-Thérèse du monastère dominicain d'Orbey en France: "Aimer Dieu de toute sa capaciter de comprendre" sur l'étude dans la vie contemplative dominicaine.

G

Comment nous gouvernons-nous? Comment prenons-nous nos décisions? Nous prenons la plupart des décisions en communauté, dans une réunion que nous appelons chapitre. De la démocratie alors? Non, pas tout à fait. Dans une communauté dominicaine, nous ne visons pas la majorité, la moitié plus une soeur. Non, nous avons en vue le bien commun et nous essayons d'arriver à une certaine unanimité. Nous prenons donc le temps qu'il faut pour prendre nos décisions unanimement... et ainsi il est plus facile de les mettre en oeuvre unanimement!

H

Comment durer dans la vie monastique, dans la vie contemplative comment durer dans toute vie ? Cela est-il possible sans humour ? Comme le disait un vieux moine : "Prenez la vie au sérieux. Prenez Dieu au sérieux. Mais s’il-vous-plaît, surtout ne vous prenez pas trop au sérieux !" 

(Cardinal Basil Hume)

I

Intercéder, c'est intervenir en faveur d'une personne. Dans la prière, il s'agit de porter cette personne en présence du Seigneur. Saint Dominique était un homme d'intercession: on dit de lui qu'il consacrait ses jours au prochain et ses nuits à Dieu, c'est-à-dire qu'il priait la nuit pour les hommes qu'il avait rencontré au long de ses journées. Il priait pour tous, et plus particulièrement pour ceux qui étaient le plus éloignés de Dieu. "Mon Dieu, que deviendront les pécheurs?"

En tant que moniales dominicaines, nous sommes tout particulièrement préposées à la prière d'intercession.

J

On dit de saint Dominique qu’il était toujours joyeux, même dans les moments difficiles : « Personne de plus joyeux, personne de plus fraternel. » C’est cette même joie dominicaine qui anime les moniales dominicaines et que bien souvent les gens remarquent en nous rencontrant.

L

La Bible est la compagne de nos jours, nous la lisons, la répétons, l’aimons.C'est ce que nous appelons la Lectio divina.

Un Maître de l’Ordre conseillait à une des premières moniales : « C'est ce Verbe qu'il faut relire dans ton cœur, repasser dans ton esprit: c'est la douceur qu'il faut avoir en ta bouche comme celle du miel. C'est ce Verbe qu'il faut méditer sans cesse, sans cesse rouler dans ta pensée: qu'Il demeure en toi, et habite toujours en toi. » (Bx Jourdain de Saxe).

800 ans plus tard, c’est toujours ce que nous essayons de vivre !

m

C'est le féminin de moine. Moine, moniale, monastère, monastique sont des mots qui viennent de la même racine, monos, qui signifie solitaire. Les moniales sont des femmes consacrées à Dieu qui vivent une vie de prière dans un certain retrait du monde.

N

Selon le Petit Robert, "personne qui a pris ré­cemment l’habit religieux et passe un temps d’épreuve", ensuite : "personne qui aborde une chose dont elle n’a aucune habitude, qui n’a pas d’expérience, d’où l’expression se laisser prendre comme un novice".

Comme le dit le Petit Robert, le novice vit un temps d’épreuve au sens où l’on éprouve une pièce pour en vérifier la solidité, au sens surtout où l’on sort de l’épreuve différent que l’on y est entré. “Cou­vent” ne vient pas du verbe “couver”. Un novice ne sera pas gardé au chaud dans un nid douillet. Le mot couvent vient de “con-vivere”, vivre avec, vivre ensemble et si “l’enfer c’est les autres”, il s’agit, par nos prières et nos successives conversions, de transformer ce microcosme sinon en petit para­dis, du moins en une vie agréable à Dieu. (adapté d’un texte du frère Michel Van Aerde, dominicain)

O

"Sept fois chaque jour je te loue", dit le Psaume. Au monastère, et dans toute vie contemplative, nous poursuivons cette tradition de prière pour sanctifier les heures du jour. Après une heure de prière personnelle, nous nous rencontrons dès le matin pour chanter les Laudes (louanges du matin) et retournons à l’église plusieurs fois dans la journée avant nous remettre dans les mains du Seigneur à l’office des Complies le soir avant le coucher. 

P

«Le Christ sera jour et nuit devant les yeux des moniales. Imitant Dominique, comme lui-même le Christ, elles ont à perpétuer son ardent esprit de prière. Qu’elles fassent leur ce cri de Dominique: Mon Dieu, ma Miséricorde que vont devenir les pêcheurs (Livre des Constitutions)

Voilà ce qui fait la vie des soeurs contemplatives dominicaines!

Dans le gouvernement dominicain, la supérieure est appelée prieure, c'est à dire "première entre égales" (en latin : prima inter pares). Elle est une sœur parmi les sœurs du monastère, élue pour une durée de 3 ans renouvelable une fois, éventuellement deux. Son souci est de veiller à l'unité de la communauté dans la charité et de se préoccuper sans relâche de la vie contemplative des moniales. 

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie », nous enseigne Jésus. Et nous aussi, à sa suite, avons éprouvé ce besoin d’amour de tout donner, de nous engager. Après quelques années d’expérience de la vie contemplative dominicaine, nous nous sommes engagées à la suite du Christ, d’abord pour 3 ans puis pour toute notre vie « jusqu’à la mort ». C’est ce que nous appelons faire profession.

R

À l’exemple de saint Do­minique, l’Ordre des Prêcheurs a toujours aimé la Vierge Marie. Il voit dans le Rosaire un moyen privilégié et adapté à des croyants de toutes cultures, pour prier avec Marie les grands mys­tères du Salut.Dans tous les monastères dominicains, les moniales récitent quotidiennement le chapelet.

S

«Que les moniales fassent de leur maison et surtout de leur cœur un lieu de silence, dans lequel Dieu pourra venir séjourner et converser avec elles. » (Livre des Constitutions des Moniales)

C'est la raison pour laquelle la vie contemplative est une vie de silence: pour une plus grande communion avec Dieu.

T

V

Le saviez-vous ? Ce sont les moines et les moniales qui ont inventé il y a plusieurs siècles ce que nous appelons maintenant les audits. Il faut dire qu’avec 2000 ans de vie monastique, ils ont acquis une certaine expérience de la gestion de toutes les situations !

A intervalles réguliers, un frère, ou un frère et une sœur, vient rencontrer la communauté, écouter les sœurs et envisager avec elles la meilleure manière de vivre la vie monastique dans l’aujourd'hui et maintenant de son histoire.

« Pourquoi êtes-vous entrée au monastère ? » Il faut bien reconnaître que c’est un choix un peu étrange et déconcertant pour beaucoup. Chaque histoire est personnelle, mais toutes, nous pouvons dire que nous sommes entrées au monastère parce que nous avons été appelées par Dieu à la vie contemplative et à la vie dominicaine et c’est lui qui nous fait la grâce de tenir, jour après jour dans cette vie pour laquelle il nous a faites. 

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